Bienvenue sur Illyria.com !

 

 

 

Ce blog lutte contre les faussaires et leurs revendeurs

 

(voir la page "faussaires et revendeurs")

 

 illyria.com ?

 

Encore à l'heure actuelle, il semble qu'une injustice vienne entacher l'histoire de l'Albanie. Si vous évoquez le sujet avec des Grecs, la réponse sera presque à tous les coups invariable: "L'Albanie est un état récent et n'a pas d'histoire." Ce lieu commun sous-entend que dans l'antiquité, l'Albanie était la Grèce. Mais des faits archéologiques récents et moins récents viennent contredire cette croyance. Si la proximité du monde Hellénique à bien sûr influencé l'Illyrie, les découvertes faites sur place démontrent sans équivoque que depuis les temps préhistoriques, les Albanais ont développé une culture tout à fait personnelle et qui influencera elle-même ses voisins. A cette époque, et tout au long de leur histoire, les échanges entre ces deux pays étaient réciproques et consentants. Dans les cités d'Apollonia et de Dyrrachion, fondées par des colons grecs au 6ème et 7ème siècle avant notre ère, Hellènes et Illyriens se côtoient, travaillent et décident ensemble des lois. Plus tard, au 3ème siècle, passés sous la tutelle romaine, c'est un "magistrat", probablement fortuné, et indifféremment d'origine Grecque ou Illyrienne, qui décidera des émissions monétaires.

Dans l'antiquité, la langue grecque était la langue de la diplomatie et des relations commerciales, comme le fut plus récemment le Français avant l'Anglais. Les petits et grands rois, les commerçants, du pourtour méditerranéen, d'Asie mineure jusqu'en Inde, se devaient de la connaître, ainsi que la philosophie, les arts et les sciences. L'influence hellénique était presque totale. Mais que des monnaies soient gravées en grec ne signifie nullement que les pays concernés dépendaient du monde hellénique, ou pire "étaient" le monde hellénique. Cela reviendrait à dire qu'à l'heure actuelle, tous les pays hispanophones sont l'Espagne, ou que tous les pays anglophones sont l'Angleterre, ou encore que tous les pays francophones sont la France ! Il n'en est rien. Afin de valoriser leur monnaie, de la faire circuler et accepter dans un univers commercial le plus large, beaucoup de pays ont gravé leurs monnaies en grec.  Les Parthes en sont un bon exemple. Ils n'étaient pas Grecs, mais leur monnayage est presque totalement frappé dans cette langue. Au fil des siècles, le monde hellénique perdant petit à petit de sa puissance et donc de son influence, le monnayage Parthe attestera de ce fait: Le grec employé se dégrade jusqu'à devenir incompréhensible. Avec les Sassanides, successeurs des Parthes, le grec ne sera plus employé (voir Irantik.com).

C'est toute cette riche histoire de l'Albanie que ce site vous propose d'explorer au travers de ses monnaies.
 

 

 

L'Albanie antique.

Histoire de l'Illyrie.

 

Carte de l'Illyrie

 

Illyrie est un terme géographique historique se référant à un territoire mal défini, sur la côte est de l'Adriatique, où les différentes tribus Illyriennes vivaient dans l'Antiquité. De nombreuses régions d’Illyrie seront colonisées par les Grecs, qui y construiront des cités étatiques dont ils feront des endroits prospères, à prédominance culturelle hellénique. Pendant le premier siècle avant J.C, la région fut progressivement intégrée dans l'empire romain avant d’être reconnue comme province romaine d’Illyrie.

Fondées par Corfou (Corcyre) et Corinthe, les cités étatiques d'Apollonia et de Dyrrachion ont produit en parallèle des séries de monnaies similaires durant les trois premiers siècles avant notre ère. Les drachmes caractéristiques d'Apollonia et Dyrrachion montrent des symboles provenant de Corfou : la vache allaitant son veau sur l'avers, et un motif géométrique « étoilé » au verso. Ces monnaies d’argent ont été frappées vers la fin du 3 ème siècle av. J.C,  jusqu'au 1^er siècle après J.C, alors que l'Illyrie est sous protectorat romain. Des monnaies de bronze ont également été frappées.

Un grand nombre de drachmes du type « à la vache allaitant » se retrouve dans la région des Balkans, provoquant ainsi beaucoup de spéculations sur leur rôle dans ces territoires nord-est.

À la suite de la série des drachmes « à la vache » (qui nous intéresse plus spécialement dans ce site) et sous la domination romaine, Apollonia a continué de frapper monnaie ; des deniers d'argent montrant la tête d'Apollon sur l'avers et trois nymphes dansant au verso. Ces deniers apparaissent durant la deuxième moitié du 1^er siècle avant notre ère. La cité frappera plus tard des bronzes provinciaux romains.

 

 

Les cités-états

 

Dyrrachion (ou Dyrrachium en latin) consacrée à Héraclès, fut fondée en -627 sous le nom d’Epidamos. La ville est encore habitée de nos jours. Elle fut appelée Durazzo sous la domination vénitienne et actuellement Durrës. Elle est le port principal de l’Albanie.

 

Apollonia (Gylakia) sera fondée un peu plus tard, en -588. Les pèlerins de toutes les régions de la Grèce antique y venaient célébrer le culte d’Apollon, dieu tutélaire et solaire. On racontait que le feu sacré était entretenu en permanence dans le Nymphaeum. Mais cette cité ne survécut pas à la chute du polythéisme.

Apollonia et Dyrrachion tombèrent sous protectorat romain en -229, et furent officiellement incorporées à l'Empire romain comme province d’Illyrie en -38. L'historique détaillé de la région, en particulier les dates exactes des événements qui peuvent avoir une importance dans la production monétaire, est encore débattue par les historiens.

 

Médaille. Napoléon Bonaparte. 1809

La conquète de l'Illyrie.

Andrieu. 40,00 mm. 38.86 gr. R

 

 

 

 

Illyrie est un terme géographique historique se référant à un territoire mal défini, sur la côte est de l'Adriatique, où les différentes tribus Illyriennes vivaient dans l'Antiquité. De nombreuses régions d’Illyrie seront colonisées par les Grecs, qui y construiront des cités étatiques dont ils feront des endroits prospères, à prédominance culturelle hellénique. Pendant le premier siècle avant J.C, la région fut progressivement intégrée dans l'empire romain avant d’être reconnue comme province romaine d’Illyrie.

Fondées par Corfou (Corcyre) et Corinthe, les cités étatiques d'Apollonia et de Dyrrachion ont produit en parallèle des séries de monnaies similaires durant les trois premiers siècles avant notre ère. Les drachmes caractéristiques d'Apollonia et Dyrrachion montrent des symboles provenant de Corfou : la vache allaitant son veau sur l'avers, et un motif géométrique « étoilé » au verso. Ces monnaies d’argent ont été frappées vers la fin du 3 ème siècle av. J.C, jusqu'au 1^er siècle après J.C, alors que l'Illyrie est sous protectorat romain. Des monnaies de bronze ont également été frappées.

Un grand nombre de drachmes du type « à la vache allaitant » se retrouve dans la région des Balkans, provoquant ainsi beaucoup de spéculations sur leur rôle dans ces territoires nord-est.

À la suite de la série des drachmes « à la vache » (qui nous intéresse plus spécialement dans ce site) et sous la domination romaine, Apollonia a continué de frapper monnaie ; des deniers d'argent montrant la tête d'Apollon sur l'avers et trois nymphes dansant au verso. Ces deniers apparaissent durant la deuxième moitié du 1^er siècle avant notre ère. La cité frappera plus tard des bronzes provinciaux romains.

 

Les cités-états

Dyrrachion (ou Dyrrachium en latin) consacrée à Héraclès, fut fondée en -627 sous le nom d’Epidamos. La ville est encore habitée de nos jours. Elle fut appelée Durazzo sous la domination vénitienne et actuellement Durrës. Elle est le port principal de l’Albanie.

Apollonia (Gylakia) sera fondée un peu plus tard, en -588. Les pèlerins de toutes les régions de la Grèce antique y venaient célébrer le culte d’Apollon, dieu tutélaire et solaire. On racontait que le feu sacré était entretenu en permanence dans le Nymphaeum. Mais cette cité ne survécut pas à la chute du polythéisme.

Apollonia et Dyrrachion tombèrent sous protectorat romain en -229, et furent officiellement incorporées à l'Empire romain comme province d’Illyrie en -38. L'historique détaillé de la région, en particulier les dates exactes des événements qui peuvent avoir une importance dans la production monétaire, est encore débattue par les historiens.

 

 

 

Types de monnaies.

 

Types de monnaies

 

Les statères sont similaires à ceux produits dans plusieurs autres villes-états de la région, avec la tête casquée d'Athéna sur l'avers et Pégase au verso. La marque distinctive de Dyrrachion est généralement Δ (delta) quelque part dans le champ, ou la massue d'Héraclès, divinité célébrée à Dyrrachion.

 

 

Statère. - 350. Env. 10 gr

AV: tête d'Athéna coiffée du casque Corinthien. Massue (d'Héraklès) à g. Lettres ΔΥΡ (Dyrrachion).

RV: Pégase s'envolant vers la droite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des drachmes ont été également frappées, probablement vers la fin du  3^ème siècle, avec la tête d'Héraklès sur l'avers et Pégase au verso. Δ (delta) au revers est la marque distinctive de l’atelier.

 

 

 

 

 Drachme de Dyrrachion (vers -350) +/- 11 gr.

 

 

 

 

 

 

      Type à la vache allaitant.

Statères

 

 

Les statères de ce type forment une série produite relativement tôt (au poids des statères Corcyréen : 11 g) d’un beau style grec classique, pour les villes d’Apollonia et de Dyrrachion. Les très rares statères d’Apollonia affichent ΑΠΟΛ (APOL) au verso ; ceux de Dyrrachion affichent généralement la massue d’Héraklès et ΔYP (DYR) au verso.

Le roi Monounios frappa des monnaies similaires à celles de Dyrrachion, mais portant son nom au verso.

 

 

 

Îles Ioniennes

 (Kerkyra, Korcyra, Corfou. La cité mère)

 

 

 

Corcyre (vers -480)

Statère incus. Ar. 19,85 mm. 11.35 g. Corfou.

AV: vache à dr. allaitant son veau à g. Anépigraphe.

RV: double motif "étoilé" contenu dans deux rectangles accolés. Les grènetis centraux sont entourés d'un rectangle à gauche et d'un carré à droite. Le motif total est compris dans un cercle. Anépigraphe.

 

 

 

NOTE: ces statères font suite à la longue série des statères de Corfou de type "archaïque" frappés vers -550. Ils reprennent ainsi le rectangle et le carré cernants les grènetis centraux. Ces deux figures géométriques seront reprises par la suite dans des variations de statères, ainsi que dans les drachmes illyriennes dites "à la vache allaitant" inspirées par ces mêmes statères.

 

 

 

Statère du roi Monounios (-300 à -270) Env. 10 gr.

AV: vache allaitant son veau à dr.

RV: ΒΑΣΙΛΕΩΣ ΜΟΝΟΥΝΙΟΥ et le delta de Dyrrachion. YP en exergue.

 

 

 

 

 

 

 

Les drachmes dites "A la vache allaitant".

(-270 à -45) pour Dyrrachion

(-230 à -45) pour Apollonia

 

Les drachmes d'argent les plus connues d'Apollonia et de Dyrrachion montrent également leurs caractéristiques Corcyréennes (Corfou). Sur l’avers, une vache allaitant son veau,  un symbole de fécondité d'origine Euboenne. Le revers habituel est un motif géométrique étoilé double et symétrique. Il s'agit probablement d'une représentation schématique des deux étoiles des Dioscures. D’autres explications incluent le backgammon, pour la ressemblance du motif avec la table du jeu populaire dit "tavli"; des fleurs, y compris une spéculation romantique du XIXe siècle disant que le motif représenterait les jardins d’Alkinoos (cf :L’Odysée d’Homère).

Ces drachmes forment la plus longue série des frappes gréco-illyriennes. Elles ont été produites dans un poids standard d’environ 3,30 gr, probablement entre -270 et -45. Après une diffusion locale d’un peu plus d’un siècle, elles devinrent le moyen de paiement privilégié pour les transactions commerciales avec les territoires des Balkans du nord-est, toujours à l'abri d'une occupation romaine durant la première moitié du premier siècle avant J.C. La production fut alors augmentée, et son exportation massive fait de cette monnaie la plus courante parmi tout le monnayage Illyrien. Ce sont celles qui concernent plus particulièrement la collection Griparis.

 

Drachme du magistrat Kallin d'Apollonia

 

Les deniers dits “Apolloniens”

 

Ces deniers ont été probablement produits peu après la guerre civile romaine de -49/-48. Leur poids est d'environ 4,00 gr, similaire à celui des deniers républicains romains. Ils affichent la tête d'Apollon sur l'avers et trois nymphes dansant autour du feu du Nymphaeum au verso. Quelques dizaines d’exemplaires seulement sont connus, avec des noms différents sur l’avers. Dyrrachion n'a pas produit ces deniers.

 

ΑΠΟΛ

Denier d'argent au noms de Deinônos au droit avec Ekfantos et Aris au revers.

 

Monnaies de bronze

 

Diverses séries de bronzes ont été également frappées parallèlement aux monnaies d'argent. Mais leur classement chronologique (et la norme de poids) est incertain. Les types de bronzes sont différents pour Apollonia et Dyrrachion et sont peu représentés en dehors de ces villes, ce qui suppose une utilisation locale. Plus tardivement, des empereurs romains ont frappé des bronzes coloniaux à Apollonia. 

 

Apollonia. Ae. 17,00 m. 4,10 gr

AV: tête d'Apollon lauré à g. ΕΝΠΟΛΕ-ΜΟΣΧΟΥ. Grènetis

RV: Cythare et ΑΠΟΛΛΟ/ΝΙΑΤΑΝ. Grènetis

 

 

 

 

Dyrrachium. Ae.

AV: buste d'Apollon à dr. Anépigraphe. Grènetis

RV: ΔΥΡ(rrachion) ΓΑΙΟΥ. (monnaie de... Gaios).

 

 

 

 

Pour plus de détails, voir la page consacrée aux bronzes.